Brandan Willis est l’un de nos plus récents paramédicaux à obtenir la certification en soins critiques. Il a répondu à nos questions sur le processus d’obtention de permis, rigoureux mais gratifiant, et sur ses activités quotidiennes en tant que paramédical en soins critiques pour Ornge.
 
Justyn: Depuis quand travaillez-vous pour Ornge? 
 
Brandan: J’ai reçu mon offre d’emploi chez Ornge en avril 2019, donc je travaille ici à temps plein depuis un peu plus de quatre ans.
 
 Pouvez-vous décrire votre parcours scolaire et professionnel avant de travailler pour Ornge?
 
Immédiatement après le secondaire, j’ai suivi une formation de paramédical en soins primaires de deux ans au Lambton College. J’en suis ressorti avec de solides bases théoriques. 
 
Durant les vacances d’été entre mes deux années de formation, je suis allé au Texas pour suivre un programme mondialement reconnu de formation de pompiers et sur les matières dangereuses. J’ai ensuite travaillé comme pompier bénévole.
 
Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai été embauché par deux services paramédicaux locaux. J’ai donc travaillé comme paramédical en soins primaires pendant près de deux ans, puis j’ai suivi une formation de paramédical en soins avancés au Niagara College avec 15 de mes pairs très talentueux provenant de tous les coins de l’Ontario. Durant le programme, nous avons développé nos compétences de base tout en élargissant nos connaissances et notre maîtrise des procédures. Diplôme en poche, j’ai continué à travailler comme paramédical terrestre, puis j’ai été embauché chez Ornge où j’ai continué à accomplir ce travail pendant quelques années.
 
Quelles sont vos fonctions actuelles chez Ornge? 
 
Je suis actuellement paramédical en soins critiques pour Ornge, dans le sud de l’Ontario. 
 
Vous devez composer avec une grande imprévisibilité dans le cadre de vos fonctions, mais à quoi ressemble une journée de travail typique?
 
Chaque jour apporte effectivement son lot de défis et d’incertitude; c’est pourquoi l’équipe commence chaque quart en vérifiant que l’équipement est propre, bien approvisionné et en bon état de marche. C’est l’une des nombreuses précautions que nous prenons pour nous assurer de fournir des soins de la plus haute qualité lorsque nous répondons à un appel.
 
Chaque équipe de soins intensifs chez Ornge est composée de deux paramédicaux, ainsi que de deux pilotes lorsqu’elle travaille à bord d’un hélicoptère. Après la vérification matinale de l’équipement, les membres de l’équipe se retrouvent à la base et discutent de leur quart de travail. Ces discussions portent généralement sur la météo du jour, les travaux de maintenance à venir sur le véhicule, la certification de l’équipe paramédicale (de soins intensifs ou avancés), les mises à jour cliniques et les éventuels problèmes opérationnels.
 
Pendant que j’attends un appel d’urgence ou critique, je fais de la formation continue. Une partie de cette formation se fait en ligne sur notre portail de formation interne, et le reste à la base avec un responsable de la pratique clinique. Chaque base d’Ornge dispose de mannequins hautement réalistes et d’équipement pédagogique. Je m’efforce en permanence d’améliorer mes compétences pour pouvoir prodiguer à mes patients les meilleurs soins possibles.
 
Lorsque le centre de contrôle des opérations (CCO) reçoit un appel d’urgence d’un hôpital local ou d’un centre intégré de répartition d’ambulances (CIRA), le CCO nous appelle sur une ligne directe. Une sonnerie unique retentit alors à la base pour nous faire savoir que nous devons répondre à une urgence. Nous recevons des renseignements par courriel sur nos téléphones professionnels : un résumé sur le patient que nous allons soigner ou sur le lieu de l’accident où nous devons intervenir. Selon cette information, mon partenaire et moi-même discutons de notre plan d’action, des diagnostics différentiels possibles, des tests de diagnostic que nous aimerions voir ou effectuer, et des différentes options de traitement disponibles pour le patient en fonction de nos constats. L’élaboration d’un plan nous permet d’être mentalement et physiquement prêts à affronter ce qui nous attend.
 
À notre arrivée, mon partenaire et moi procédons à une brève évaluation du patient pour nous assurer qu’il n’y a pas de menace vitale nécessitant une intervention immédiate. Nous nous répartissons ensuite les rôles : le chef d’équipe (le « quart-arrière » de l’appel) et le paramédical qui soigne le patient. Le chef d’équipe s’occupe d’obtenir un historique complet et approfondi de la part de l’équipe paramédicale ou de l’hôpital d’origine, d’examiner les analyses de laboratoire et l’imagerie diagnostique, et d’élaborer le meilleur plan de traitement possible selon l’information reçue. Pendant ce temps, son partenaire prépare le patient pour le transport. Il s’agit notamment de préparer les médicaments et d’installer au patient l’équipement nécessaire (moniteur cardiaque, respirateur, etc.). Lors d’un appel, il est impératif de toujours garder une bonne communication avec son partenaire et de bien comprendre les deux rôles, car on peut être affecté à l’un ou l’autre à chaque nouvel appel.
 
Une fois l’intervention terminée, le chef d’équipe doit remplir toute la documentation requise, c’est-à-dire un rapport détaillé décrivant tous les soins prodigués au patient, et l’envoyer à l’hôpital d’accueil. Le deuxième paramédical a également des tâches à exécuter, dont la préparation de l’équipement pour l’appel suivant. Il s’agit notamment de nettoyer le matériel (moniteur, pompes à perfusion, respirateur, civière et appareil ou ambulance) et de réapprovisionner tout matériel utilisé lors de l’appel précédent.
 
À la fin de la journée, nous veillons à ce que tous nos documents soient remplis et à ce que le véhicule dans lequel nous étions soit entièrement nettoyé et réapprovisionné pour l’équipe suivante. Nos quarts de travail sont normalement de 12 heures, mais il nous arrive de travailler plus de 14 à 16 heures s’il faut déplacer un patient gravement malade.
 
Que signifie pour vous le fait d’être un paramédical en soins critiques? Qu’est-ce qui vous a poussé à exercer cette profession?
 
Je suis incroyablement fier d’être paramédical en soins critiques, car cette fonction montre le véritable potentiel de la profession de paramédical. Dans ce rôle, je suis en mesure d’apporter des soins médicaux de très haut niveau directement à mes patients, quel que soit l’endroit où ils se trouvent. Il n’est pas facile de devenir paramédical en soins critiques, mais l’éducation et la formation que j’ai reçues me permettent d’exceller dans la profession auprès de mes patients.

J’ai choisi cette voie parce que je voulais une carrière surprenante et stimulante chaque jour et que j’aime travailler dans un environnement d’équipe qui me pousse à m’améliorer. J’ai décidé de devenir paramédical en soins critiques pour acquérir l’éducation et la formation supplémentaires qui me permettraient de fournir de meilleurs soins à chaque patient qui croise ma route. Ayant grandi dans une région rurale du sud-ouest de l’Ontario, je comprends les limites d’un petit hôpital communautaire et la pression qu’un patient gravement malade peut faire peser sur son système de santé. Je trouve gratifiant de pouvoir soulager le système de cette pression. Je crois sincèrement que le métier de paramédical est l’une des carrières les plus valorisantes qui soient. 
 
Pouvez-vous décrire le processus d’obtention de votre permis de soins critiques? 
 
Pour être admis dans un programme de soins critiques, vous devez être un paramédical en soins avancés certifié et en exercice. Le programme de soins critiques dure cinq sessions, soit environ 24 mois. Après chaque session, on évalue vos connaissances théoriques et pratiques avant de vous autoriser à poursuivre. À la quatrième et la cinquième session, vous suivez le programme de résidence, où vous travaillez sous la supervision d’un paramédical en soins critiques chevronné. Cette partie de la formation vous permet d’appliquer vos connaissances théoriques dans un environnement clinique. Après avoir réussi tous les examens écrits, oraux et pratiques du programme, vous devez passer un dernier examen de certification, où vous êtes mis en situation grâce à plusieurs stations de simulation de soins critiques où vous devez intervenir. C’est là que vous devez démontrer et mettre en application les connaissances apprises durant le programme devant plusieurs médecins d’Ornge. Si vous réussissez cet examen final, vous devenez officiellement paramédical en soins critiques certifié! Vous êtes ensuite responsable de tenir vos connaissances à jour pour garder votre certification.
 
Qu’a fait Ornge a fait pour vous faciliter la tâche?
 
Les paramédicaux d’Ornge avec lesquels je travaille en première ligne sont merveilleux, et rendent assurément le programme plus agréable. Le fait de travailler en équipe et de s’encourager mutuellement à faire mieux, tout en continuant d’avoir du plaisir, est la clé de la réussite. Travailler à temps plein en première ligne tout en suivant ce programme – aussi à temps plein – apporte son lot de défis, mais le fait d’être entouré de bons professionnels qui partagent les mêmes idées donne tout son sens à ce parcours.
 
Qu’espérez-vous pour la suite de votre carrière chez Ornge?
 
Je souhaite apprendre en permanence de mes pairs tout au long de ma vie pour devenir un meilleur clinicien. Je débute dans ma carrière de paramédical en soins critiques, et j’ai encore beaucoup à apprendre des personnes exceptionnelles avec qui je travaille. Je crois réellement que les individus qui interviennent directement auprès des patients en première ligne ont l’incidence la plus significative sur le système. Je souhaite vraiment être un fervent promoteur de la profession de paramédical et la voir évoluer.
 
Quel conseil donneriez-vous à un futur paramédical en soins critiques? 
 
C’est une belle leçon d’humilité. Chaque chose que vous pensez déjà savoir cache dix autres choses que vous ne savez pas encore. Investissez-vous dans l’amélioration personnelle et l’apprentissage tout au long de votre vie, pas seulement pour vous-même, mais aussi pour vos patients. Si j’ai pu devenir paramédical en soins critiques, n’importe qui peut y arriver – il suffit d’un peu de travail, et de beaucoup de passion.  


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